"Comme à chaque aube, pour accepter cette évidence que tout ce que je possède, c'est un pauvre corps et non pas ce qu'on pourrait appeler une terre à soi, un pays, un bercail, j'ai regardé la photo que m'a offerte un jour un vieillard quelque part dans un bourg paumé du Liberia. J'ai regardé la photo, le corps grêle, souffreteux et le dos meurtri de Samuel Brown. Samuel fouetté à mort par le sieur James Hoogan, contremaître discipliné, un matin de l'année 1850, par un beau soleil dans un champ de coton de l'Alabama. Dans une ville africaine située quelque part entre le Sahel et la côte atlantique, le planteur de coton Toby Kunta prend en otage un journaliste berlinois dans la salle d'exposition d'un musée. L'homme demande un dédommagement de plusieurs millions de francs pour lui-même et un groupe de paysans ruinés par la production de coton transgénique. Alors que le ton monte à l'intérieur du musée et qu'un bras de fer s'engage avec le chef de la police, Kunta se met à brûler une à une les œuvres exposées et menace de faire de même avec son prisonnier s'il n'obtient pas justice. Avec ce huis clos au rythme haletant, où les mots et les gestes vibrent de colère et d'espoir, Edem Awumey nous entraîne dans un périple contemporain sur la route du coton, de l'Afrique des savanes au sud étasunien, des salons luxueux de Berlin aux champs du Rajasthan indien arrosés au glyphosate, des vallées de l'Ouzbékistan recouvertes par la fibre blanche aux filatures de Dacca au Bangladesh. C'est le roman de la traversée de mondes en lutte contre le diktat de multinationales. C'est la grande lamentation du peuple africain asservi à la soif de richesse des grandes puissances. C'est un cri de liberté trop longtemps retenu qui éclate enfin avec une violence tonitruante." -- various websites "As at every dawn, to accept this evidence that all I have is a poor body and not what one might call a land of one's own, a country, I looked at the photo that I offered an old man somewhere in a remote town in Liberia. I looked at the photo, the spindly, sickly body and bruised back of Samuel Brown. Samuel whipped to death by Mr. James Hoogan, disciplined foreman, one morning in the year 1850, by a beautiful sun in an Alabama cotton field. In an African town somewhere between the Sahel and the Atlantic coast, cotton planter Toby Kunta takes a Berlin journalist hostage in a museum showroom. The man asks for compensation of several million francs for himself and a group of peasants ruined by the production of transgenic cotton. As the tone rises inside the museum and a standoff begins with the chief of police, Kunta begins to burn the exhibited works one by one and threatens to do the same with his prisoner. he does not get justice. With this breathless closed-door session, where words and gestures vibrate with anger and hope, Edem Awumey takes us on a contemporary journey about cotton produciton, from savannah Africa to the American South, from the luxurious salons of Berlin to the fields of Rajasthan, India, sprayed with glyphosate, from the valleys of Uzbekistan covered with white fiber to the spinning mills of Dhaka in Bangladesh. It is the great lamentation of the African people enslaved...
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