Includes bibliographical references (pages 283-299) and indexes.
Contents:
Créer sa légende : La Promesse de l'aube. Potiche d'honneur" -- ... ou "diplodocus"? -- Le deuil d'un idéal -- Un autre après-guerre -- Être Gogol ou rien -- Une permanente remise en cause esthétique -- Les premières oeuvres ou le deuil difficile du combat -- Les années Soixante ou les dérives de l'idéalisme -- La dernière période créatrice : vers un humilisme renouvelé -- 6. Les idéaux d'un combattant-écrivain : Éducation européenne -- Un maquis imaginaire -- Le dépaysement au service de la fable -- 1943, au minuit de la guerre -- Ce coeur qui haïssait la guerre" -- Une définition non guerrière de la fraternité -- Contre "la facilité du mépris" (Mauriac contre Céline) -- Une tentation surmontée : l'absurde -- Des fourmis au hanneton : "Individu pas mort" -- La conscience, ce n'est pas une question de kilomètres" -- Hourrah pour l'enfance anglaise t" -- Le paradoxe de la culture : entre idéal et impuissance -- 2. Une amère après-guerre : Tulipe ou le temps des ricanements -- Le pouvoir des cris -- Le dépaysement américain -- La "drôle de victoire" -- Gary, Koestler, Orwell -- Changer de nom pour rester soi-même -- Haro sur la bonne conscience -- Terroriste de la dérision -- La tentation du cynisme_ : Don Quichotte ou picaro? -- 3. D'une rébellion à une autre : Le Grand Vestiaire -- Morts pour rien? -- De la "fertilité" du communisme -- ... à la "fertilité" de la bombe atomique -- L'ombre du Troisième homme -- Un deuil violent -- "La pitié seule peut nous mesurer tous" -- Judas humanisé -- La part coupable -- Un repentir : La Bonne Moitié -- 4. "L'adieu aux armes" de la génération de la France Libre : Les Couleurs du jour -- Avant le déluge -- "C'est macache et midi sonné" -- L'impasse fratricide, de la guerre de Corée à celle d'Indochine -- Vomir l'Histoire : Gary lecteur de L'Homme révolté de Camus -- Le temps de la crispation -- Le mausolée impossible de la France Libre -- Un credo : "je crois en la faiblesse" -- La leçon de vie des papillons -- Le "clown lyrique" : Gorki et le burlesque -- Hemingway et l'adieu à l'engagement guerrier -- Un idéalisme de l'amour -- Une impasse nécessaire -- 5. Changer le fusil d'épaule : Les Racines du ciel -- Une fiction politique -- Une Afrique de clichés -- L'oreille expérimentée du vieil idéaliste -- Des éléphants à l'horizon -- La France Libre est morte. Vive la France Libre -- Métamorphoser l'humanisme de la Résistance -- Gary et Vercors : définir l'homme par son rapport aux animaux -- Défendre les éléphants contre ... la nature -- La contagion idéaliste : "marge humaine" et marginaux -- La contagion de la bonté -- Un difficile retour de flamme -- La révolte des rescapés -- Une femme de Berlin -- Un rescapé de la Guerre de Corée -- Un témoin de la mémoire des victimes juives des nazis -- Éducation africaine -- Le modèle conradien : un nouveau souffle romanesque -- Un modèle narratif qui permet le retournement de la rancoeur en énergie -- Rires satisfaits et sourire grave : le recul du burlesque -- Le ferment des nouveaux combats -- 6. Créer sa légende : La Promesse de l'aube. Du Compagnon au Juste. Ni chroniqueur ni mémorialiste -- Les échos atténués de la Guerre froide -- Une figure de l'engagement tournée en dérision : le terroriste -- La démystification de l'héroïsme militaire -- Mise en scène et caricature du registre "patriotard" -- Se dépouiller des oripeaux du héros -- Les héros et le "petit homme" -- Une partie de pique-nique? -- Une vision conradienne de l'acte -- Français Libre et irrégulier -- Des francs-tireurs -- L'impertinence du grognard -- Le sourire de ceux qui ne sont plus là -- Une éthique de l'insoumission -- La parodie carnavalesque de l'épopée -- Le baiser à la lépreuse -- L'autre champ de bataille : la maladie -- L'inscription en creux de la mort de la mère, tournant de la fin du récit -- De belles histoires bien racontées -- Le goût du romanesque -- Toucher le "coeur populaire" -- Un chef d'ceuvre poétique -- Les métamorphoses du clown lyrique -- Se reconnaître dans ses grimaces -- Le burlesque, forme supérieure de l'idéalisme -- L'idéalisme transfiguré par l'humour -- La "pastèque absolue" -- Un absolu incarné l'amour maternel -- Une victoire -- La sentinelle oubliée : une réponse à La Chute -- Une tendresse essentielle -- La jouissance, garde-fou de l'idéalisme -- 8. La création artistique comme vérité de l'engagement -- Sisyphe jongleur -- La beauté, c'est-à-dire la justice -- Un sourire pour destin -- Conclusion : L'effacement du combattant de la France Libre -- La Ligne rouge : Gary au miroir de James Jones -- Du Compagnon au Juste.
Summary:
""Je vais vous dire. Je suis resté profondément un Français libre" : en 1968, plus de vingt ans après la fin de la guerre, Romain Gary continuait à se définir par son engagement dans la France Libre. Chez cet éternel déraciné, ce sentiment d'appartenance était plus fort que tout. La France Libre, écrit-il, est "la seule tribu à laquelle j'ai appartenu à part entière". Pourtant, on peut se demander ce que signifie cette fidélité au regard d'une oeuvre qui refuse le cadre étroit de la littérature engagée et revendique de ne pas commémorer et de très peu raconter la guerre. Pour trouver sa voie comme écrivain, il aura fallu à Gary surmonter l'amertume et les désillusions de l'après-guerre, mettre à mort symboliquement son personnage d'ancien combattant, et faire renaître le combat de la France Libre sous d'autres formes. C'est au prix d'une métamorphose de son idéalisme que son univers romanesque trouve progressivement son ton et son équilibre propres, marqués par un humour provocateur et salutaire. Cette étude est consacrée à la première grande période créatrice de l'écrivain, de son premier roman publié, Éducation européenne, jusqu'à La Promesse de l'aube, où il parvient enfin à raconter directement sa guerre, en un hommage qui est aussi une forme d'adieu. L'approche, avant tout littéraire, met en lumière la dynamique d'une oeuvre indissociable d'une vision historique et d'un engagement, sans jamais pourtant être réductible uniquement à eux. Elle restitue le parcours initial de l'écrivain, rappelant l'intérêt et l'importance de ses premières oeuvres, souvent méconnues, soulignant leur invention formelle, et leur redonnant la place qui est la leur dans un tableau de la littérature d'après-guerre dont elles ont été trop souvent artificiellement écartées."--Back cover. "I am going to tell you. I remained profoundly a free Frenchman ": in 1968, more than twenty years after the end of the war, Romain Gary continued to define himself by his commitment in Free France. In this eternal uprooted, this sense of belonging was stronger than anything. Free France, he writes, is "the only tribe to which I belonged fully". However, one can wonder what this fidelity means for a work that refuses the narrow framework of engaged literature and claims not to commemorate and to tell the story very little. To find his way as a writer, Gary had to overcome the bitterness and disillusionment of the post-war period, symbolically kill his character as a veteran, and revive the fight of Free France under others. forms. It is at the price of a metamorphosis of his idealism that his novel universe gradually finds its own tone and balance, marked by a provocative and salutary humor. This study is devoted to the first great creative period of the writer, from his first published novel, European Education, to The Promise of Dawn, where he finally manages to directly relate his war, in a tribute that is also a form of goodbye. The approach, primarily literary, highlights the dynamics of a work inseparable from a historical vision and commitment, without ever being reducible only to them. It restores the initial course of the writer, recalling the interest and importance of his early works, often unrecognized, highlighting their formal invention, and restoring their place in a table of literature after war of which they have too often been artificially removed.--Translation of back cover by Honoré Champion.
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