Includes bibliographical references (pages 449-457).
Contents:
5. Quel théâtre baudelairien ? "Le ciel cruellement bleu" : la chute comme vérité irrémédiable -- Romantisme et Lumières -- Un héritage empirique ? -- La poésie n'a pas de vérité positive pour objet -- Une vérité morale ? -- Le poème, langue paradoxale -- Le procès -- "Une terrible moralité" -- Valeurs du gouffre -- La figure du dandy -- Vérité du moi ? -- Vérités du sujet romantique : sincérité, universalité -- Le moi baudelairien : une vertu possible -- Dialectiques du sujet baudelairien -- Un sujet coupé de la nature -- Un sujet contradictoire -- Un sujet lucide : analytique, critique, mensonger -- 2. Il n'est de présent que poétique -- "La Vie antérieure", un amont du poème -- La figure de l'enfant -- Épaisseurs du temps -- Poétique de l'ennui -- La crispation comme tension perceptive -- La perception baudelairienne, creuset du symbole comme vérité humaine -- Du "spectacle ordinaire" à la "profondeur de la vie" : l'ancrage vivant du symbole -- Dynamiques du signe -- Au-delà de l'hyperesthésie -- L'imagination, "force créante" -- Le signe baudelairien : un développement de trajets non clos -- Une symbolique diabolique -- L'affluence -- Le symbole : une connaissance paradoxale -- La question de l'unité symbolique -- L'épreuve du travail -- "Ô féconde paresse !" : la langue en travail -- Le différé comme combat -- "Le noir et le nu" -- "Mnémonie" et volonté -- Compositio : "Paysage" ou la mise à l'écrit comme avoir lieu érotique -- Une opération de mise en commun -- Une opération de profondeur -- Un clair obscur -- "Faire / De mes pensers brûlants une tiède atmosphère" : l'alchimie comme lieu -- 3. Le vrai "est toujours bizarre" -- Purs critères erronés -- L'Idéal : "mon rouge idéal" -- La Nature -- "La variété des énergies et des intérêts" -- Une esthétique de la contamination -- "Vivre est un mal" -- "[Vivre] en se multipliant" : le beau actif -- "La conscience dans le mal" : "un parfait silence de la volonté" ? -- "Je te frapperai sans colère / Et sans haine" : du coup porté à l'autre à la fêlure de soi -- Le poème, "un dictionnaire doué de vie" -- "Participer au milieu qui a donné naissance" : l'analogie comme engagement -- Contretemps et chutes -- 4. Le poème en prose, un "pendant aux fleurs du mal" -- La prose, une radicalité intensive : "plus que" Les Fleurs du Mal -- Violenter le vers -- Logiques, narrations, descriptions -- Horizontalité, descente, immanence : la prose comme chute assumée -- Le poème en prose, expérience d'altérité -- "Perte d'auréole" : un "glissement" de l'autorité poétique -- Une énonciation en étoile : de la multiplication de l'autre à l'intensification de soi -- La "pensée rapsodique" -- Le Spleen de Paris : résistance de la poésie, la poésie comme résistance -- Une musique déçue : privation, résurrection -- Prose et poncif -- La prose, sourdine et "trous creusés par des générations de fourmis" -- "Platitudes", "fantaisie" et "danger" de la prose -- Un "kaléidoscope doué de conscience" -- 5. "Morale du joujou" -- La tentation dramatique -- Quel théâtre baudelairien ? "je te donne ces vers". Au-delà du double : réversibilité -- Une "prodigieuse bonne humeur poétique" ou la joie de l'irreprésentable -- La mort : un partenaire privilégié ? -- "Même la mort nous ment" -- "Bouffonner la mort" : charmer le hasard -- Un rire poétique : "métaphysique du comique absolu" -- Le poète, "jongleur sacré" -- Archers, tireurs, lancers, fusées ... sans cible -- Fuser -- "Bénédiction" et "Malentendu" -- "[...] il est tard, courons vite !" -- "La touche portée juste" -- Conséquences -- Donner du jeu -- "une pièce fausse dans les mains d'un mendiant" -- "un cadeau à la poésie" -- ... le coeur -- "je te donne ces vers".
Summary:
"Quelle force de vérité accorder à la poésie ? Apparemment aucune selon Baudelaire : "elle n'a pas la Vérité pour objet, elle n'a qu'Elle-même", assure-t-il. C'est pourtant lui qui opère le passage décisif vers une poésie qui remet désormais en question ses fondements, son devenir, sa nécessité, une poésie qui exige d'être sans cesse perception à valeur existentielle. Bouleversant tous les enjeux de la rhétorique, le poète concentre son travail et ses doutes sur la correspondance entre une apparence poétique qui se tient (la figure, l'image) et le tréfonds de l'homme, soit un certain effondrement. Ce nouveau point de mire, cette réflexivité, exacerbent, libèrent, mais menacent le poétique : c'est ainsi qu'à travers les motifs de l'hypocrisie, du mensonge, du masque, et de l'art lui-même, le poète défie cet idéal au fur et à mesure qu'il l'initie, non sans intégrité. Où, quand, comment et vers quoi se joue le vrai du poème ? Pourquoi l'oeuvre baudelairienne - notamment l'expérience du Spleen de Paris - pose-t-elle à travers ce défi les enjeux vigoureux de la modernité ? Baudelaire emporte poésie et beauté vers cette spiritualité lucide, où imagination, malentendu, contrariété et musique, prose, "innombrables rapports", portent une aptitude unique à dire notre être-là. Plus que jamais sa proposition nous concerne, s'avère élan, audace contre nos évidences, nos adhérences et faux progrès : le bouffon qui pirouette en est le centre. Se débattant contre tout Idéal absolu, la poétique baudelairienne désire la liberté incarnée et douloureuse de l'artiste, de l'humain."--Page 4 of cover.
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